Mariage homosexuel au Maroc : est-il légal en 2025 ?

Deux hommes en tenue traditionnelle marocaine dans une cour colorée

Des textes de loi qui verrouillent, des tribunaux inflexibles, une société où l’équation du mariage homosexuel demeure sans solution officielle. Au Maroc, la réalité ne s’encombre pas d’ambiguïtés : aucune union entre personnes du même sexe ne trouve droit de cité à l’état civil, d’où qu’elle vienne, peu importe le passeport des conjoints. Le Code de la famille, figé depuis 2004, ne souffle mot de dérogation. L’article 489 du Code pénal, lui, ne laisse planer aucun doute : relations homosexuelles riment avec condamnation, parfois jusqu’à la case prison.

Les rares tentatives pour faire reconnaître des mariages homosexuels célébrés à l’étranger se heurtent à un mur judiciaire. Les registres marocains restent fermés, les tribunaux inflexibles. Aucun texte en préparation, pas la moindre ouverture prévue à l’Assemblée. Le statu quo s’impose, même alors que certains pays voisins prennent une autre direction.

Situation actuelle des droits LGBT au Maroc : entre législation et réalité sociale

Le cadre légal n’offre pas de surprise : l’homosexualité, catégorisée comme une infraction à l’article 489 du code pénal, mène tout droit vers des sanctions pénales. Peines de prison, amendes, tout est prévu pour dissuader. Cette posture, héritée d’un socle conservateur, classe le Maroc parmi les États d’Afrique qui maintiennent l’interdit.

Pourtant, le quotidien ne se résume pas aux articles de loi. Les arrestations font moins de bruit qu’autrefois, mais la peur plane toujours, enveloppant la communauté LGBT marocaine dans une chape d’isolement et de méfiance. Les associations, privées de reconnaissance officielle, avancent à pas feutrés. Les actions de sensibilisation peinent à franchir le seuil du débat public, freinées par l’attachement à des normes traditionnelles.

Institutionnellement, l’immobilisme prévaut. Pas de réforme à l’horizon, pas de discussions sur une évolution du code pénal. La communauté LGBT vit dans l’ombre, entre patience et vigilance. Aucun droit spécifique, aucune reconnaissance d’union ni de statut familial. Le mariage, l’union civile, toute forme de regroupement légal restent hors d’atteinte.

Pour mieux saisir le panorama, voici les éléments clés qui caractérisent la situation :

  • L’homosexualité reste pénalisée : peines de prison et amendes guettent les personnes concernées.
  • Aucune reconnaissance légale n’est accordée aux couples de même sexe.
  • La pression sociale perdure, alors que le débat public sur la question demeure quasi inexistant.

Le mariage homosexuel au Maroc en 2025 : que dit la loi ?

En 2025, la législation marocaine ne laisse aucune marge : le mariage homosexuel n’a pas droit de cité. Le code pénal demeure la référence, verrouillant toute possibilité d’union entre personnes du même sexe. Les textes sont explicites, les articles fermés à toute interprétation. Les discussions internationales n’y changent rien. La loi marocaine campe sur sa formule originelle, sans ouvrir la moindre brèche.

Cette interdiction s’applique sans exception, qu’il s’agisse de citoyens marocains ou étrangers. Les couples homosexuels, qu’ils vivent au Maroc ou viennent de l’étranger, ne peuvent pas célébrer ni faire reconnaître leur union. La définition du mariage reste inamovible : un homme, une femme, point final.

Les conventions bilatérales, comme la convention franco-marocaine, ne modifient pas la donne. Même si un mariage homosexuel est contracté en France, il ne produit aucun effet sur le sol marocain. Les juges s’appuient sur la notion d’ordre public pour refuser toute transcription d’acte sur les registres locaux.

Voici ce que la loi et la pratique imposent :

  • Le code pénal continue d’exclure toute reconnaissance des unions homosexuelles.
  • La convention franco-marocaine ne permet pas de contourner la législation nationale.
  • Les couples homosexuels restent sans existence juridique au Maroc.

Les décisions de justice sont unanimes : la jurisprudence ne varie pas. Aucun assouplissement, pas la moindre exception. Pour l’instant, le mariage homosexuel demeure un sujet de discussion, pas une réalité légale.

Exemples récents et débats publics autour des unions de même sexe

Le sujet du mariage homosexuel au Maroc s’est invité ces dernières années jusque dans les prétoires. En 2022, la cour de cassation a rendu un arrêt remarqué : la demande de transcription d’un mariage célébré en France entre un citoyen français et un ressortissant marocain a été rejetée, l’acte étant jugé incompatible avec l’ordre public marocain. La convention franco-marocaine n’a pas pesé : la loi nationale reste le seul arbitre.

Ce scénario s’est reproduit à maintes reprises. Plusieurs couples binationaux, notamment des couples franco-marocains, ont tenté d’obtenir une reconnaissance de leur mariage. Résultat identique à chaque fois : l’administration oppose une fin de non-recevoir, la jurisprudence se durcit, la transcription demeure impossible.

Dans les médias, la question divise. Certaines associations réclament l’ouverture d’un vrai débat, d’autres s’attachent à défendre les valeurs traditionnelles. Sur les réseaux sociaux, chaque décision judiciaire relance les échanges. Le débat s’amplifie, révélant une société partagée, entre influences extérieures et volonté d’affirmation d’un ordre public national.

Anneaux en or sur une table en bois avec thé et menthe

Comment le Maroc se positionne face aux évolutions législatives dans d’autres pays ?

Alors que des voisins comme la France, le Portugal ou la majorité des pays européens ont ouvert le mariage aux couples de même sexe, le Maroc observe sans bouger. L’écart est manifeste : là où l’Europe défend le mariage pour tous au nom des droits fondamentaux et de la liberté individuelle, le royaume chérifien s’accroche à la notion d’ordre public.

Le Maroc figure toujours parmi les États qui interdisent l’homosexualité et, par ricochet, le mariage entre personnes du même sexe. Les avancées réalisées ailleurs, y compris chez certains voisins méditerranéens, n’ébranlent ni la législation, ni la doctrine administrative marocaine. Les conventions bilatérales, même la convention franco-marocaine, n’offrent aucune issue.

Quelques chiffres soulignent ce décalage : plus de 35 pays sur tous les continents autorisent aujourd’hui le mariage pour les couples homosexuels. En Afrique, seuls l’Afrique du Sud et plus récemment le Cap-Vert ont franchi le pas. Au Maroc, le sujet reste l’apanage des associations et de la société civile, alors que les institutions persistent dans leur refus d’évolution.

Entre immobilisme législatif et débats sporadiques, la société marocaine reste à la croisée des chemins. La route vers la reconnaissance du mariage homosexuel n’a, pour l’instant, pas commencé à s’ouvrir. Et personne ne peut dire quand, ou si, elle s’engagera.

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